Salon de broderie Paris février 2011/suite/
samedi 26 février 2011LA FOLIE DENTELLE
« Aux étalages débordait une efflorescence de mousselines et de dentelles, des touffes de plumes, des fleurs de soie. Un peu grisée, Pauline s’arrêtait aux vitrines. »
Les Destinées Sentimentales (1934-1936) Jacques Chardonne
Comme Pauline, je me baladais à l’exposition du salon, grisée par la beauté de ces œuvres et créations en dentelle.
Cette année, le salon était sur le thème « La Folie Dentelle ». Et elle est belle à la folie qu’elle soit aux fuseaux, à l’aiguille ou mécanique, au crochet ou à la navette, faite à la main ou à la machine.
« Il n’existe aucune information précise des dates et lieux originels de la dentelle. Il est toutefois admis qu’elle aurait vu le jour au XVIe siècle, dans la région de Venise. D’abord nommée passementerie (1539). Apparaît pour la première fois sous le mot « dentelle » (c’est-à-dire « petites dents ») en 1545, dans l’inventaire de la dot de la sœur de François Ier . » /Wikipédia /
Les exposants étaient très nombreux venant de toute la France et de Belgique bien sûr.
Le Musée des dentelles et broderie de Caudry présentait « La petite robe noire » en dentelle, bien évidemment, faite par les plus grands couturiers des année 20 à nos jours. Voici quelques photos que j’ai réussies à prendre.
Elle reste toujours actuelle, cette petite robe noir mais moi, j’aimais aussi les robes en dentelle de couleur et couleurs naturelles.
Je me suis souvenue des arlésiennes d’Alphonse Daudet, belles grâce à la dentelle qu’elles ont porté.
« Le dimanche nous allions aux moulins, par bandes. Là-haut, les meuniers payaient le muscat. Les meunières étaient belles comme des reines, avec leurs fichus de dentelles et leurs croix d’or. »
Lettres de mon moulin (1866), Le secret de Maître Cornille
Alphonse Daudet
Voici encore une citation avec laquelle je voudrais finir cette note. Si vous trouvez encore de beaux mots et de belles citations pour décrire la dentelle, n’hésitez pas, je serais enchantée de les lire.
« Elle est le vide et le plein, le fil et la volute, l’esprit et la lettre, le plein et le délié… Lorsqu’elle trouve sa place entre l’air et la chair, elle donne naissance à des images émouvantes ; parfois, elle noue ses fines attaches sur des nuages de tulle ou se pose, comme l’écume fragile, sur une vague de soie. Et c’est quand elle n’est presque rien qu’elle est pleinement ce qu’elle doit être.
Elle est le moussu et l’aérien, la vierge et la canaille, le noir et le blanc… elle est traîne de reine et bas de catin.
Précieuse, raffinée, ciselée, arachnéenne, subtile, élégante, transparente, légère, aérienne, sexy, la dentelle » est indémodable. / Jean-Charles Durand /